jeudi 20 septembre 2012

Jeudi « Sésame ouvre-toi ! »

Aujourd'hui le mot de passe est : CENDRE

Vous avez jusqu'à 21h ce soir pour nous livrer le mot de passe qui vous permettra d'accéder GRATUITEMENT à nos expositions !

jeudi 6 septembre 2012

Jeudi « Sésame ouvre-toi ! »

Aujourd'hui le mot de passe est : TRIAXIAL.

Vous avez jusqu'à 21h aujourd'hui pour nous livrer le mot de passe qui vous permettra d'accéder GRATUITEMENT à nos expositions !

jeudi 23 août 2012

Jeudi « Sésame ouvre-toi ! »

Aujourd'hui le mot de passe est : Nihonga

Vous avez jusqu'à 21h ce soir pour nous livrer le mot de passe qui vous permettra d'accéder GRATUITEMENT à nos expositions !

lundi 20 août 2012

Une journée dans la peau de la directrice


5h20. Le réveille-matin sonne. Non. Ce n’est pas le réveille-matin, c’est mon petit dernier qui fait ses dents. Je m’extirpe du lit, péniblement. Il faut dire que la réunion de la veille avec mon conseil d’administration s’est terminée passablement tard. Je berce mon bébé tout en établissant l’horaire de ma journée. Le premier s’est rendormi, le second est bien rempli; je me dirige donc vers la douche. S’en suivent maquillage, coiffure et tout le toutim (oui, la directrice est coquette un brin). Café à la main, je prépare le déjeuner pour toute ma marmaille. Le téléphone sonne : entrevue matinale à la radio. Je règle le téléviseur sur le canal des dessins animés puis m’enferme dans la salle de bain pour ne pas être dérangée pendant l’entrevue.

8h00. Départ imminent pour le bureau. Dents brossées et pipi fait par la marmaille, nous sautons tous dans la voiture, littéralement. Après avoir laissé ma plus vieille à la garderie, je me dirige vers le Centre d’art pendant que bébé pleure d’avoir le soleil dans les yeux, juste avant de s’endormir profondément. Au bureau, je démarre la cafetière, ouvre mon ordinateur et prend les messages sur le répondeur. Je m’assieds ensuite pour lire les 32 courriels reçus durant la nuit, tout en jetant régulièrement un coup d’œil à mon bébé qui dort comme un roi dans la voiture. Une petite alarme retentit sur mon bureau : dans cinq minutes, la commissaire Nathalie débarquera au Centre pour qu’on règle nos comptes (financiers, han, pas de chicane dans ma cabane). On s’assied, on rigole, on se remémore notre semaine folle de montage, on se félicite mutuellement du bon travail. Bref, on s’aime ben gros. Elle reste dans le bureau environ une heure, pendant laquelle l’animateur vient par deux fois me demander si je suis disponible pour rencontrer des artistes qui veulent déposer des projets. Évidemment non, ils devront repasser plus tard. J’interromps ma rencontre avec Nathalie pour aller chercher mon fils qui s’est réveillé. Je l’allaite d’un bras tout en signant des chèques de l’autre. Puis, je le dépose au sol et il s’élance vers son terrain de jeux préféré : le bureau de l’agente de communication.

11h30. Un des artistes venu plus tôt est dans mon bureau. Il m’expose son projet pendant que mon bébé hurle de faim. Un rapide coup d’œil à mon ordinateur m’indique que j’ai reçu 23 nouveaux courriels. J’ai faim. J’ai envie d’un café. J’entends l’animateur qui explique à une dame, mécontente de devoir payer pour entrer, que les sommes amassées nous permettent de développer sans cesse notre établissement, tout en offrant des conditions d’exposition agréables pour nos artistes. Je note dans ma tête que je lui dois des félicitations pour son discours. Je fais dîner mon bébé, j’avale quelques bouchées rapides tout en consultant mes courriels puis je m’attaque à ma programmation 2013. J’ai du pain sur la planche, mais je trippe à mettre de l’avant tous ces projets soulevés à la dernière réunion.

13h00. Mon bébé dort. J’en profite pour mettre à jour la comptabilité, payer les factures, préparer les dépôts. Je fais quelques téléphones. Au bout du fil : des artistes dont le dossier a été retenu, des organismes me donnant des précisions sur leur programme de subvention, des directeurs de musées susceptibles d’accueillir nos expositions itinérantes, une école prévoyant une visite cet automne. Je couche sur papier quelques idées de mise en espace, je prépare mon plan de match pour la prochaine édition de la Rencontre photographique. Je fouille sur Internet, je fouine dans mes dossiers reçus suite à l’appel de projet, j’écris, je construis, j’élabore, je rêvasse sur la programmation 2013 parfaite. Je prie les dieux de l’aide financière au fonctionnement. Mon fils se réveille. Câlins, petits jeux, comptines. Mon rôle de mère éclipse totalement, l’espace d’un quart d’heure, celui de directrice. Mon fils veut repartir à la découverte, je le dépose au sol et il se dirige vers la grosse boîte pleine de dépliants qu’il éparpille.

16h20. J’envoie quelques derniers courriels avant de plier bagages. J’emporte quelques dossiers que je feuillèterai à la maison une fois les enfants couchés. Je récupère ma grande à la garderie et tout en chantonnant des comptines avec elle, je vérifie mentalement que mon horaire de la journée a été respecté. Au bercail, c’est la routine familiale du soir qui s’enclenche : préparation du souper, avalement du souper, digestion du souper pendant le bain des enfants, jeux, histoires et dodo. Quand tout le monde dort, même mon conjoint, je sors quelques dossiers et les consulte. Je réfléchis, en silence. Je prends des notes, je lis pour la centième fois la ligne directrice de tel programme de subvention, j’ajoute quelques phrases dans la demande de tel autre programme. Je dessine des plans de mise en espace, j’efface, je recommence. Jusqu’à ce que je tombe de sommeil. Là, je monte à l’étage et m’endors en me disant que j’ai sans aucun doute la plus belle job du monde entier!  

jeudi 16 août 2012

Jeudi « Sésame ouvre-toi ! »

Aujourd'hui le mot de passe est : Marbre

Vous avez jusqu'à 21h ce soir pour nous livrer le mot de passe qui vous permettra d'accéder GRATUITEMENT à nos expositions !

mercredi 15 août 2012

Blogueuse-invitée : Martine Bélanger, sculpteur sur pierre


Bonjour,

J’expose présentement quelques sculptures récentes au Centre d’art de Kamouraska. Ce sont deux bons amis sculpteurs sur pierre, Alain Dionne et Jeff Watson, qui m’ont encouragée à y présenter mon dossier.

Donc, il y a un an déjà, le Centre d’art de Kamouraska me contactait pour m’aviser que mon dossier avait été retenu. Je me suis donc mise rapidement au travail, une sculpture prenant environ un mois à « naître »…

Je ne vais pas vous répétez toute ma démarche puisque vous pouvez la lire sur le site du Centre d’art (http://www.kamouraska.org/automne.php), mais je vous résume la préparation et le choix des sculptures présentées.  

Je souhaitais  offrir  de la  diversité, tant au niveau des pierres que des formats. Je présente donc trois pièces de marbre blanc de plus ou moins 55 cm. Elles ne représentent que le vêtement du haut du corps,  soit un t-shirt et une chemise blanche d’homme et une blouse blanche de femme.  Ce sont des pièces assez massives,  monochromes.

Plus  petites, six pièce, cinq femmes et un homme. Celles-ci mesurent entre 48 et 55 cm, mais le personnage est complet : c’est tout  le personnage  qu’on peut imaginer. Pour quelques-unes, il y a juxtaposition de deux pierres différentes. Par exemple, pour la pièce « Femme et la Brise », le veston blanc est fait de marbre et la jupe, de limestone, une pierre assez dure et granuleuse de teinte jaunâtre.

Je vous invite à me questionner sur ma démarche autant que sur mon processus de création en sculpture. Vous pouvez visiter mon site web à l'adresse suivante : http://pages.videotron.com/martineb/

Au plaisir !

Martine Bélanger, sculpteur sur pierre

lundi 13 août 2012

Mon expérience en tant qu'agente de communication au Centre d’art de Kamouraska

En tant qu’étudiante en communication à Sherbrooke, avoir l’opportunité d’être agente de communication dans mon village natal, c’est assez incroyable; occuper ce poste dans un lieu de diffusion artistique, ça, c’est juste formidable !

L’histoire débute quelque part au mois de mars, alors que j’étais en pleine période de questionnements. À ce moment-là, la grève étudiante avait débuté et j’ignorais complètement ce qui m’attendait pour les mois à venir. J’avais prévu rester à Sherbrooke, alors persuadée que c’était le seul moyen de décrocher un emploi dans mon domaine d’étude, lorsque j’appris qu’un(e) agent(e) de communication était recherché(e) à Kamouraska. D’abord surprise, je fus vite charmée. En effet, le poste était offert par le Centre d’art de Kamouraska, la seule institution muséale de la région entièrement consacrée à la diffusion des arts visuels depuis le renouvellement de sa mission en 2010. C’était à mes yeux le match parfait : j’allais enfin pouvoir mettre en pratique ce que j’avais appris au courant des derniers mois et, en prime, je participerais au développement de la nouvelle vocation de l’organisme.

Cinq mois plus tard, me voici responsable des communications dans cet édifice plus que centenaire (érigé en 1888, le Centre d’art de Kamouraska fut originellement un palais de justice, puis un bureau d’enregistrement). Qu’est ce que j’y fais ? Un peu de tout ! De la peinture des murs à la promotion des activités, en passant par l’animation des réseaux sociaux, je dois aussi rédiger différents communiqués de presse et contacter les médias. À cet effet, je n’ai jamais écrit autant de courriels de toute ma vie ! À tel point que mon compte Hotmail fut bloqué à de nombreuses reprises, car l’envoi massif de « courrier indésirable » (c’est Hotmail qui le dit !) me fit passer pour une spammeuse professionnelle ! Pas drôle ça !

Je partage également mon quotidien avec une véritable mère kangourou, Ève trimballant son bébé un peu partout avec elle. Le petit monstre grandit démesurément vite : à ma première journée, il avait du mal à s’asseoir en équilibre et, au moment où j’écris ces lignes, il arrive à se lever sur le bout des pieds pour mettre la pagaille dans mes dossiers (et il trouve ça drôle en plus !!!) Mais bon… On l’aime plus que tout et lorsqu’il n’est pas là, on trouve ça légèrement trop tranquille…

Oui, il faut le dire, je suis extrêmement chanceuse d’occuper cet emploi. Ici on rencontre des artistes de grand talent, des peintres, des photographes, des sculpteurs, etc. La plupart, très sympathique, a su s’impliquer et répondre à nombre de mes questions. Je tiens, par le fait même, à les remercier pour leur grande et précieuse générosité. Il faut dire que sans cette dernière, bien des projets seraient impossibles à concevoir.

Chose certaine, je garderai un superbe souvenir de mon passage dans cette oasis culturelle et, j’encourage, par le fait même, tous les passionnés d’art à s’y ressourcer lors de leur escapade dans le doux pays !

Sincèrement,


Lorraine Alexandre
Agente de communication – saison 2012
Centre d’art de Kamouraska

jeudi 9 août 2012

Jeudi « Sésame ouvre-toi ! »

Aujourd'hui le mot de passe est : Glaçure

Vous avez jusqu'à 21h ce soir pour nous livrer le mot de passe qui vous permettra d'accéder GRATUITEMENT à nos expositions !

jeudi 26 juillet 2012

Jeudi « Sésame ouvre-toi ! »

Aujourd'hui le mot de passe est : Leïca

Vous avez jusqu'à 21h ce soir pour nous livrer le mot de passe qui vous permettra d'accéder GRATUITEMENT à nos expositions !

mardi 24 juillet 2012

Les jeudis « Sésame ouvre-toi ! » du Centre d’art de Kamouraska


Le Centre d’art de Kamouraska annonce les jeudis « Sésame ouvre-toi ! ». Cette nouvelle initiative permettra aux visiteurs d’accéder gratuitement aux expositions les jeudis, à condition de connaître le mot de passe. 

Le Centre d’art de Kamouraska est ouvert de 10h à 21h tous les jeudis jusqu’au 30 août 2012. Afin d’inciter les gens à visiter les expositions en soirée, l’équipe du Centre d’art a créé les jeudis « Sésame ouvre-toi ! » Les visiteurs qui répondront correctement à la question : « Connaissez-vous le mot de passe ? » pourront ainsi admirer le travail de nombreux artistes sans débourser un sous.   

Pour connaître le mot de passe, il faut être adepte de la page Facebook ou nous suivre sur Twitter et Blogger. Le mot de passe, valide toute la journée jusqu’à 21h, sera dévoilé les jeudis matin. C’est une opportunité à ne pas manquer jusqu’au 30 août 2012.

Pour plus d’informations, visitez le www.kamouraska.org ou composez le 418-492-9458.


Blogueuse-invitée : Laurence-Anne Charest-Gagné, animatrice

Un emploi enrichissant


Travailler au Centre d'art de Kamouraska ne représente pas seulement un boulot d'été, cela représente une saison complète d'enrichissement culturel et artistique. Pour moi, qui, dans la vie, alloue une place très importante à l'art, être ici tous les jours m'amène un lot de nouvelles connaissances. En effet, à chaque fois qu'un visiteur passe la porte, je redécouvre les expositions sous un nouvel angle : celui sous lequel il les interprète. Chacun à sa façon de voir et de comprendre les oeuvres, son point de vue et ses opinions. C'est ce qui rend ce travail intéressant, le contact avec les gens; Accueillir, écouter et discuter. 

vendredi 13 juillet 2012

Blogueur-invité : Luc Grégoire, photographe - plasticien

Les hasards de la vie


En 2009, j’ai fait un voyage en Provence avec le but avoué d’aller passer quelques jours à Arles et me tremper dans l’atmosphère de la 40e édition des Rencontres photographiques d’Arles avec le but non moins avoué de revenir au Québec avec assez d’informations pour démarrer un projet photographique similaire.

Dans les mois qui ont suivi, force fut de constater que déjà deux manifestations allant dans le sens de l’événement d’Arles existaient depuis peu : Les Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie et la Rencontre photographique à Kamouraska. Qu’à cela ne tienne, faute d’initier, participons alors !

Ce que je fis en répondant à un appel de dossier lancé par le Centre d’art de Kamouraska pour l’édition 2012 de la Rencontre photographique et ayant pour sujet l’Eau.

À propos de l’exposition


Le contenu de dix photos que je propose concerne l’Eau. Inconsciemment ou pas, j’ai toujours été attiré par l’eau. J’aime la boire, la toucher, l’entendre en averse ou en chute. L’eau contient la douceur mais aussi la force de la vie. Nous venons de l’eau. Les lagunes et les marécages ont servi, il y a quelque trois milliards d’années, comme milieu ambiant à l’émergence d’une vie qui s’est construite jusqu’à nous.

Depuis plus d’une dizaine d’années, cette attirance s’est convertie en préoccupation. Une préoccupation qui concerne le sort que nous, humains, faisons à l’eau et que, conséquemment, nous nous faisons. Pas d’eau, pas de vie!

Cette préoccupation est née de deux sources d’inspiration. La première vient de mon implication dans l’organisme EauSecours (http://eausecours.org/qui/), une coalition citoyenne ayant pour mission de revendiquer et de promouvoir une gestion responsable de l’eau dans une perspective de santé publique, d’équité, d’accessibilité, de défense collective des droits de la population, d’amélioration des compétences citoyennes des citoyens, de développement durable et de souveraineté collective sur cette ressource vitale et stratégique. La seconde fut la catastrophe écologique de la Mer d’Aral et son assèchement, dû au détournement des deux fleuves pour produire du coton en masse, catastrophe qui aujourd’hui est toujours considérée comme une des plus importantes catastrophes environnementales du XXe siècle.

Ainsi, à travers la présente série d’images réalisées entre 1986 et 2012, ce que je veux  transmettre au spectateur, c’est le rapport de ce fragile équilibre qui existe entre la disponibilité de l’eau et les besoins réels que nous avons. Je cherche, par un processus de création d’image, à provoquer une réflexion sur le pillage, le gaspillage, la transformation et la destruction de l’eau entraînant  sa rareté à la grandeur de notre planète. Si cela est vu comme un commentaire social et/ou politique, qu’à cela ne tienne, j’aurai atteint mon objectif.

Ce propos sur L’Eau n’est pas seulement traité via le support de la photographie, mais en peinture sur divers supports que l’on peut visionner sur mon site web www.lucgregoire.com 

Pour terminer


J’invite fortement tous ceux et celles qui sont intéressés par la photographie d’ici à se déplacer, quelle que soit la distance, pour apprécier cette édition 2012 qui propose une brochette de photographes aussi engagés que talentueux.

Pour terminer, je sais maintenant, avec les informations glanées lors du voyage à Arles, ce que représente la mise sur pied et la poursuite d’un événement comme celui-ci. Bravo donc à Denis Bossé, Ève Simard et Gilles Blanchette, initiateurs de ce projet qui en est à sa 4e édition, et longue vie à l’évènement Rencontre photographique à Kamouraska ainsi qu’à l’équipe du Centre d’Art de Kamouraska.

Luc Grégoire,
Photographe - plasticien

mardi 3 juillet 2012

Blogueur-invité : Normand Rajotte, photographe exposant


La plupart du temps, nous, artistes en arts visuels, travaillons en solitaire. Le geste d’exposer rompt cette solitude et confirme si ce que nous produisons, ce qui nous obsède, peut aussi en intéresser d’autres.

C’est particulièrement vrai pour moi. La solitude, je connais, je travaille en forêt. Depuis 1997, année où mes frères et moi avons acquis un boisé de 100 acres au pied du mont Mégantic (Cantons de l’Est), j’ai choisi d’explorer un territoire de quelques kilomètres carrés entourant notre lot. Territoire que depuis je revisite avec constance, année après année, saison après saison. Marchant sur mes pas, j’y arpente les mêmes endroits en photographiant des phénomènes qui m’intriguent ou m’émeuvent. Je suis témoin de l’évolution des lieux et, en parallèle, mon regard évolue avec eux.

Rien de mieux si l’on veut voir le changement que de rester sur place. Avec ma caméra, je découpe le sol de près pour enregistrer les marques de ce qui se passe ou s’est passé : empreintes d’animaux et d’humains, avancées de la végétation, variation de la lumière... En somme je photographie l’éphémère.

Durant le vernissage au Centre d’art de Kamouraska quelqu’un s’est approché pour me dire que mon travail était en équilibre entre la vie et la mort. J’ai apprécié la remarque. Je crois, en définitive, que je m’intéresse à l’existence : à la mienne en relation avec celles qui m’entourent. Je cherche ma place. J’aimerais, à la limite, faire partie du territoire que je parcours, me fondre dans le paysage que je photographie. C’est une position que nous humains n’avons pas l’habitude de prendre, considérant ce qui nous entoure comme extérieur et distant. C’est probablement la raison de notre peu d’empathie pour la nature.

Donc après des années de marches lentes et méditatives, des heures passées à sélectionner des photos pour en faire des séries qui se tiennent, on sent le besoin de vérifier si ce que l’on a photographié était de l’ordre du mirage ou de réalités que l’on peut communiquer.  Dans ce sens des évènements comme La Rencontres photographique à Kamouraska sont importants. Ils nous permettent d’élargir notre accès au public, de sortir de notre milieu d’initiés et de faire voyager notre travail. J’ai d’ailleurs très apprécié quitter quelques jours un Montréal caniculaire pour la fraîcheur et la beauté calme de Kamouraska.

À noter que j’ai trouvé intéressant la présentation, par La Rencontre photographique, de plusieurs expos, très différentes les unes des autres, portant sur un même thème, le paysage, la nature. Les visiteurs  peuvent ainsi se positionner quant à leur intérêt pour le sujet et l’approche choisie par les exposants.

De mon côté, j’y montre dix-huit images grand format tirées d’une série intitulée Comme un murmure, produite entre 2004 et 2010.

Durant le vernissage, très sympathique en passant, j’ai pu être témoin de la réaction des visiteurs face à mes œuvres : des gens touchés qui me le disaient, d’autres qui, par leur non-verbal, semblaient dérangés par des photos prises dans des lieux inhabituels, humides et vaseux, où l’on n’a pas l’habitude de se laisser aller à la contemplation. 

Il faut que la beauté fasse des avancées hors de ce qui est convenu. Dans ce sens, j’essaie de taper le chemin vers des recoins mal-aimés qui, étrangement, me fascinent.

Normand Rajotte

mardi 12 juin 2012

Blogueur-invité : John Michaud, artiste exposant


Kamouraska,

pays de nos racines, de nos bâtisseurs
pays d’humanité et de connivence
pays de labour et de chaleur champêtre
pays de lumière et de marées

Le Kamouraska que je connais à peine depuis un demi-siècle est devenu progressivement source d’exaltation, source d’inspiration et d’exploration artistique, source de création.

Une démarche expérimentale

Mon expérimentation plus active des arts visuels s’est manifestée dans les années 1990 en renouant avec le dessin, l’encre et la peinture. Ma production qui intègre des éléments de figuration et d’abstraction s’inscrit dans une thématique revisitée des marines ou du milieu maritime même si, parfois, dans la gestuelle spontanée et chorégraphiée - pour ne pas dire calligraphié - cette démarche entraîne un facteur de risque élevé dans l’exécution des idées sur le papier ou sur la toile.

Tendant à me libérer des écoles de pensées ou des mouvements à la mode bien souvent catalogués par les historiens de l’art et critiques, qui ne savent plus où donner de la tête en ne parlant que d’esthétisme ou tendance, plusieurs me considèrent comme étant éclectique et j’en suis bien fier. D’autres diront de mon travail qu’il y a tout de même une influence de l’abstraction lyrique ou de l’expression symbolique puisque je m’investis dans une démarche parfois en situation de contrôle, mais bien plus souvent en situation de danger, alors que la perte de contrôle est relativement imminente; ce qui représente encore là une très grande satisfaction personnelle dans mon travail exploratoire.  Ce qui est constant dans mes préoccupations actuelles, c’est ma perception de l’univers maritime que j’ai côtoyé depuis mon enfance.  On n’y échappe pas ! Lieux fidèles de la mer et espaces fragiles ou menaçant; repères cachés, codes indécodables et symboles des temps lointains, sortes de traces ou écritures inventées, tout se recompose et se décompose.  Comme je le dis un peu par insouciance «il n’y a pas de hasard; il y a des rencontres, des conjonctures où l’harmonie se crée ou le chaos se manifeste.» Et c’est bien ainsi...

Que ce soit en explorant des ensembles forts, sous tension, des jeux harmoniques et parfois dramatiques, ma préoccupation est de faire apparaître une énergie où la lumière sera transformée en dialogue avec l’observateur.

ÆNCRAGES

L’exposition Æncrages regroupe une quinzaine d’encres inspirées du thème des anciennes installations maritimes et des berges apprivoisées par l’être humain pour sa survie et pour les échanges. Par une expression graphique très épurée et schématique de la gestuelle, ces encres inspirent la force du trait et une présence dynamique.

CARRÉS DE SABLE

Les Carrés de sable, loin de la notion mystique, symbolique ou thérapeutique que l’on connait, s’intègrent à cette exposition comme des micro-lieux ou des micro- installations. Présentée en première pour le Centre d’art de Kamouraska, cette  production devrait atteindre sa maturité pour une exposition intégrale en 2014.

SALUTATIONS À L’ÉQUIPE DU CENTRE D’ART

Je salue l’équipe du Centre d’art de Kamouraska pour son accueil chaleureux et son travail professionnel. Ce lieu maintenant habité par l’esprit artistique et historique de la région prend son envol. Il doit être jalousement mise en valeur par et pour les artistes et poursuivre sa mission de diffusion culturelle au plus grand bénéfice de tous les visiteurs.

mercredi 30 mai 2012

Blogueur-invité : Roger Régnier, artiste exposant

Ma démarche 


Autodidacte, j’ai commencé à peindre il y a environ cinquante ans. Durant les premières années, j’ai réalisé une importante production d’encres de Chine sur papier, sur toile et sur massonite en noir et blanc et en couleurs.  Par la suite et jusqu’à maintenant, j’ai utilisé l’acrylique sur toile et sur papier.


On a déjà vu dans certaines de mes œuvres l’écriture de Michaud, le mouvement de Mathieu et la texture de Pollock. Je ne renie pas l’influence plus ou moins consciente de ces artistes sur mon travail ni celle plus récente de Mark Tobey. Cela dit,  je ne me suis jamais réclamé d’aucune école et n’ai jamais travaillé à partir de théories ou de concepts préétablis.

Dès le début, les thèmes combinés du signe, des traces, de l’écriture sont au cœur de ma démarche. J’ai toujours privilégié la ligne et le trait plutôt que les volumes et, depuis quelques années, je poursuis l’exploration des possibilités qu’offre la ligne blanche. Qu’elle soit fine et souple, épaisse ou rigide, en continu ou en signes séparés, et déployée parfois jusqu’à couvrir toute la surface, la ligne n’a pas pour objectif de délimiter ou de cloisonner des formes. Sa finalité est d’élaborer une trame narrative et un contenu formel, une structure à la fois forme et contenu qui constitue en quelque sorte une écriture de l’espace.

Roger Régnier    
Sainte-Flavie, Québec

jeudi 24 mai 2012

Blogueuse-invitée : France Jodoin, artiste exposante

Kamouraska : un nom et un lieu qui me vont droit au coeur


Je suis venue pour la première fois à Kamouraska l’été dernier avec une amie.  Une fois les bagages déposés à l’auberge, je suis descendue au bord du fleuve. Je suis restée là je ne sais plus combien de temps. Il n’y avait plus que le fleuve et moi. Un moment de grâce. Plus tard dans la journée, je me suis arrêtée au Centre d’art où j’ai visité les expositions en cours. J’ai beaucoup aimé la disposition des lieux, la façon dont les œuvres étaient mises en valeur et je me suis dit en sortant que j’adorerais voir mes tableaux exposés ici, au bord du fleuve.

Il faut dire que l’eau est un élément qui prédomine dans mon travail. C’est très étrange parce que j’en ai une peur morbide depuis un accident survenu quand j’avais cinq ans, où j’ai failli me noyer. Je ne nage pas bien et si je me trouve dans l’eau, je dois absolument pouvoir toucher le fond et le bord de la piscine, de la rive ou du quai en un rien de temps. Et je peins des marines!!!! En fait, mon travail est davantage une exploration de l’espace et de la lumière que la représentation de lieux géographiques précis. Je ne cherche pas à donner un sens aux images que je crée, je préfère laisser au spectateur toute latitude à cet égard. À lui de créer un narratif, à lui de créer une histoire en laissant son imagination ou son imaginaire le guider.

Je me rappelle très bien le jour où les bateaux sont apparus dans mes tableaux. La palette à peindre a glissé sur la toile et une voile blanche, à peine esquissée à vrai dire, s’est imposée. J’adore les « accidents » de ce genre, en fait je les invite dans mon travail. Ils me sont infiniment précieux.

Je n’oublierai jamais cette exposition au Centre d’art de Kamouraska.  L’accueil chaleureux qu’on m’a réservé, le sourire des gens et les commentaires des visiteurs le soir du vernissage m’ont profondément touchée. Encore une fois merci de m’avoir donné l’occasion d’exposer mon travail à Kamouraska. En y venant, j’ai fait de splendides découvertes – la chocolaterie, la boulangerie, la poissonnerie, l’auberge où j’ai logé et cette superbe seigneurie devenue gîte – une chose est sûre : c’est loin d’être ma dernière visite!

France Jodoin