lundi 15 août 2011

Blogueuse-invitée : Salomé Boisclair Blanchette, animatrice

On connait John R. Porter en tant que directeur du Musée national des beaux arts du Québec et Raymond Brousseau pour sa collection d’art Inuit. Ils nous surprennent donc aujourd’hui en s’associant pour nous présenter l’exposition Lumières d’ici et d’ailleurs. Raymond Brousseau se réinvente en peintures qui, tout en étant abstraites, laissent imaginer différents paysages. John R. Porter, quant à lui, décide finalement de se présenter en tant qu’artiste, en nous montrant les photos qu’il a prises lors de ses pérégrinations à travers le monde. Il nous présente la France, la Floride et la Turquie à travers sa vision de photographe, mais nous permet aussi de redécouvrir nos régions, comme le Kamouraska et la Baie St-Paul.

Le plus surprenant dans toute cette exposition, c’est surtout que la peinture et la photo se marient merveilleusement bien. On ressent une symbiose entre les tableaux et les photographies des deux artistes, ce qui nous donne une exposition époustouflante. Les paysages des photos sont fascinants, les teintes métalliques des tableaux capturent chaque parcelle de lumière.

Justement, j’aime particulièrement l’utilisation que Porter et Brousseau font de la lumière. Comme le laisse supposer le nom, Lumières d’ici et d’ailleurs, la lumière tient un rôle très important dans chaque photo, de même que dans les tableaux : elle apporte le mystère dans certaines photos, modifie certains tableaux. C’est donc une composante essentielle de l’exposition. Bref, tout ce que je peux dire, c’est que l’exposition est magique et qu’elle nous transmet un peu de cette magie à chaque passage.

jeudi 14 juillet 2011

Blogueur-invité : Sébastien Duval, animateur

La thématique du dépaysement, pour la Rencontre photographique de cette année au Centre d’art de Kamouraska, est, à mon avis, plus que réussie. Les clichés rapportés d’Haïti par les photojournalistes sont bouleversants. Cette réalité, traduite en image imprimée, est parfois difficile à concevoir. Il est difficile de penser que les gens mis en scène dans ces photographies ne sont pas des acteurs, que le sang n’est pas du maquillage, que ce corps qui semble inerte sur le bord de la route n’abrite réellement plus aucune vie. Je porte beaucoup d’admiration pour ces photographes, qui possèdent un sens de la composition exceptionnel, ainsi qu’un don pour communiquer la détresse qu’ont vécue les Haïtiens après le séisme du 12 janvier 2010. Il faut sûrement beaucoup de courage pour affronter le chaos et une force de caractère exemplaire pour ne pas se laisser abattre, au milieu du malheur.

Monter l’interminable escalier qui mène au deuxième étage de cet ancien palais de justice est comparable à prendre un billet d’avion pour traverser l’océan. J’aime les couleurs de l’Inde présentées dans les portraits réalisés par François Desaulniers. Au fil des jours, je me suis attaché de plus en plus à cette petite fille au regard perçant qui tient un bidon d’essence d’un bleu aussi éclatant que son iris et à la sérénité qui se dégage de ces hommes accroupis au bord des rails du chemin de fer. Par les fenêtres du deuxième étage, la vue que l’on a du village de Kamouraska, du fleuve et des montagnes, n’est qu’un parfait complément aux couleurs de l’Inde.

Finalement, j’adore les cinq grandes photographies réalisées par Jean-François Gratton. Le contraste de couleurs complémentaires, fort contraste entre le bleu du ciel et l’orangé du sable de la savane de la Tanzanie, est saisissant. Les textures, ainsi que le contraste de luminosité qui apporte beaucoup de profondeur, sans compter la présence du mouvement, font de ces photographies de splendides œuvres d’art. Bref, elles sont un joli prétexte à utiliser mon vocabulaire du dimanche à propos du langage visuel, notions théoriques que j’ai apprises à l’école.

jeudi 9 juin 2011

Quand la directrice s'en mêle...

Le compte à rebours est commencé.

Huit jours.

C'est ce qu'il reste avant l'ouverture au grand public. Huit petits jours avant que vous puissiez découvrir la troisième édition de la Rencontre photographique à Kamouraska, une édition qui promet. Je sais, vous allez dire que je suis vendue d'avance. Pourtant, vous avez tort.

Ce n'est pas parce que je dirige le Centre d'art, ni parce que la photographie est un art qui me rejoint, que je considère que la Rencontre photographique 2011 sera inoubliable.

C'est parce que les expositions qui y sont présentées, je les ai vues; des dossiers papier qui m'ont été envoyés jusqu'au moment magique où chaque exposition habite son espace, en passant par les longues heures à voir et revoir la scénographie pour mettre en valeur chacune des photographies.

Non seulement, je les ai vues, ces expositions, mais je les ai ressenties. Jusque dans mes tripes pour certaines.

Vous croyez que j'exagère?

Quand je suis entrée au bureau lundi, je me suis dirigée vers la grande salle de spectacle, transformée pour l'occasion en salle d'exposition. Des bannières hautes de 9 pieds et larges de 4 pieds m'attendaient. Sur ces bannières: Haïti. À vif. Pendant et après le séisme de janvier 2010. Haïti et ses rues, ses édifices, son Palais et surtout, ses habitants, dévastés. En me promenant parmi les 30 bannières exposées, je me suis rappelée le soir du 12 janvier, alors que j'apprenais par le téléjournal l'atrocité. Ma petite fille d'à peine 3 mois dans les bras, j'ai pleuré pour ces familles décimées et ces enfants orphelins. Et je me suis dit que jamais, au grand jamais, je ne devrai oublier Haïti. Même quand les médias n'en parleront plus, même quand d'autres catastrophes que je ne devrai pas oublier non plus surviendront. Je me suis retrouvée, un an et demi plus tard, seule parmi des photographies témoignant du drame, pleurant comme une madeleine, avec au coeur cette terrible impression d'impuissance. Et j'ai promis à ce petit bébé, sur la dernière bannière, que je ferais mon gros possible pour lui venir en aide. À lui et tous les autres haïtiens encore vivants.

Voilà pourquoi je témoigne à mon tour. Pour que vous veniez découvrir HAÏTI À VIF - Quinze photojournalistes québécois témoignent du 12/01 sur le vif et après-coup. Bien qu'elles présentent parfois des scènes dures, reste que ces photographies sont belles et grandioses. Le commissaire d'exposition, Emmanuel Galland, a su assembler, éditer et présenter les photographies pour que l'on comprenne l'ampleur du désastre, certes, mais aussi l'espoir, le courage et la force qui habitent les survivants. Croyez-moi sur parole, vous ressortirez de cette exposition en appréciant chaque seconde, minute et heure qui suivront...


Benoit Aquin, Les travailleurs jaunes - 04 mai 2010 - Des jeunes Haïtens travaillent au nettoyage des décombres engagés dans un programme sous la tutelle de l’USAID et de ses partenaires internationaux © Maison d’Haïti.


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Donc, vous sortez de la salle, chamboulé(e). Vous vous dirigez par la suite vers la petite salle en entrant, que vous n'avez pas remarquée, trop pressé(e) de découvrir HAÏTI À VIF.


Normand Blouin y expose Haïti - Oh mon Dieu!. Une fois de plus, vous êtes supris(e) et déstabilisé(e). Malgré le séisme, malgré le choléra, malgré les inondations, les Haïtiens démontrent une foi inébranlable. Devant la cathédrale en ruine, ils célèbrent des messes pour demander pardon à la Terre et à Dieu qui ont envoyé un message que nous devons comprendre. Une religieuse fixe des débris, perdue dans ses pensées, dans ses questionnements face à cette foi puissante. Un cadre montrant Jésus flotte parmi des maisons détruites, accroché à un arbre par des mains qui ont tout perdu, sauf ce cadre justement. Et vous voilà ressortant de la salle, questionnant vos croyances, vos convictions, vos valeurs.


Puis, vous empruntez le grand escalier qui vous mène aux salles d'exposition du deuxième étage, le coeur un peu lourd, espérant un plus de légèreté pour la suite. Une petite salle éclectique vous attend sur la droite. À première vue, les Oeuvres récentes de Gilles Savoie ne semblent pas faire partie de la Rencontre photographique. En effet, qu'est-ce que ces drôles de sculptures font là? Vous vous approchez et vous réalisez que ces sculptures sont réalisées à partir de photographies. Que ce soit l'imposante Se reconnaître ou la surprenante Vivre sur un nuage, chacune des oeuvres de ce photographe vous fera sourire.


C'est le coeur plus léger (merci Gilles) que vous rejoignez la dernière salle où vous êtes attendus par un buveur de chaï à votre droite et un fumeur rouge à votre gauche. Ce n'est pas pour rien que François Desaulniers l'a baptisé Regards, cette exposition. Les photographies vous offrent un rendez-vous en tête-à-tête avec des regards frappants de l'Inde. Cette vieille dame, surtout, qui semble vous demander si vous êtes satisfait(e) de votre vie. Sans oublier cette petite fille à la bicyclette dont les yeux d'un vert intense vous scrutent, l'air de se demander ce que vous lui voulez.


Le vôtre, votre regard, se pose ensuite sur l'exposition Terre Massaï de Jean-François Gratton. Des tableaux grand format semblant sortir du mur présentent des masques et statuettes africains dans des paysages fabuleux. Vous vous sentez aspiré(e), subjugué(e) par ces artefacts anciens photographiés dans ce coin de pays appelé le Foyer de l'humanité. Et vous tournez la tête vers cette série de portraits des Massaï, frappé(e), entre autres, par celle présentant des enfants albinos.


Avant de redescendre, vous admirez le point de vue: le fleuve et les îles de Kamouraska, là, dehors.


Et vous vous dites que, vraiment, vous avez drôlement bien fait de venir jeter un coup d'oeil à cette Rencontre photographique à Kamouraska (et, évidemment, que vous ne manquerez pas l'édition 2012).

lundi 7 mars 2011

Nouveau nom!

C'est officiel!

L'établissement a été rebaptisé cet hiver, afin de mieux correspondre à notre mission en tant que diffuseur culturel.

Roulements de tambour.....

Le Centre d'art de Kamouraska vous attends dès juin. (Les observateurs auront noté le changement du titre de ce blogue!)

Surveillez nos prochaines publications pour découvrir le nouveau logo ainsi que la programmation 2011! De plus, la mise à jour de notre site web sera effectuée dans les prochaines semaines!

Bientôt, plein de nouveautés, juste pour vous!