mercredi 30 mai 2012

Blogueur-invité : Roger Régnier, artiste exposant

Ma démarche 


Autodidacte, j’ai commencé à peindre il y a environ cinquante ans. Durant les premières années, j’ai réalisé une importante production d’encres de Chine sur papier, sur toile et sur massonite en noir et blanc et en couleurs.  Par la suite et jusqu’à maintenant, j’ai utilisé l’acrylique sur toile et sur papier.


On a déjà vu dans certaines de mes œuvres l’écriture de Michaud, le mouvement de Mathieu et la texture de Pollock. Je ne renie pas l’influence plus ou moins consciente de ces artistes sur mon travail ni celle plus récente de Mark Tobey. Cela dit,  je ne me suis jamais réclamé d’aucune école et n’ai jamais travaillé à partir de théories ou de concepts préétablis.

Dès le début, les thèmes combinés du signe, des traces, de l’écriture sont au cœur de ma démarche. J’ai toujours privilégié la ligne et le trait plutôt que les volumes et, depuis quelques années, je poursuis l’exploration des possibilités qu’offre la ligne blanche. Qu’elle soit fine et souple, épaisse ou rigide, en continu ou en signes séparés, et déployée parfois jusqu’à couvrir toute la surface, la ligne n’a pas pour objectif de délimiter ou de cloisonner des formes. Sa finalité est d’élaborer une trame narrative et un contenu formel, une structure à la fois forme et contenu qui constitue en quelque sorte une écriture de l’espace.

Roger Régnier    
Sainte-Flavie, Québec

jeudi 24 mai 2012

Blogueuse-invitée : France Jodoin, artiste exposante

Kamouraska : un nom et un lieu qui me vont droit au coeur


Je suis venue pour la première fois à Kamouraska l’été dernier avec une amie.  Une fois les bagages déposés à l’auberge, je suis descendue au bord du fleuve. Je suis restée là je ne sais plus combien de temps. Il n’y avait plus que le fleuve et moi. Un moment de grâce. Plus tard dans la journée, je me suis arrêtée au Centre d’art où j’ai visité les expositions en cours. J’ai beaucoup aimé la disposition des lieux, la façon dont les œuvres étaient mises en valeur et je me suis dit en sortant que j’adorerais voir mes tableaux exposés ici, au bord du fleuve.

Il faut dire que l’eau est un élément qui prédomine dans mon travail. C’est très étrange parce que j’en ai une peur morbide depuis un accident survenu quand j’avais cinq ans, où j’ai failli me noyer. Je ne nage pas bien et si je me trouve dans l’eau, je dois absolument pouvoir toucher le fond et le bord de la piscine, de la rive ou du quai en un rien de temps. Et je peins des marines!!!! En fait, mon travail est davantage une exploration de l’espace et de la lumière que la représentation de lieux géographiques précis. Je ne cherche pas à donner un sens aux images que je crée, je préfère laisser au spectateur toute latitude à cet égard. À lui de créer un narratif, à lui de créer une histoire en laissant son imagination ou son imaginaire le guider.

Je me rappelle très bien le jour où les bateaux sont apparus dans mes tableaux. La palette à peindre a glissé sur la toile et une voile blanche, à peine esquissée à vrai dire, s’est imposée. J’adore les « accidents » de ce genre, en fait je les invite dans mon travail. Ils me sont infiniment précieux.

Je n’oublierai jamais cette exposition au Centre d’art de Kamouraska.  L’accueil chaleureux qu’on m’a réservé, le sourire des gens et les commentaires des visiteurs le soir du vernissage m’ont profondément touchée. Encore une fois merci de m’avoir donné l’occasion d’exposer mon travail à Kamouraska. En y venant, j’ai fait de splendides découvertes – la chocolaterie, la boulangerie, la poissonnerie, l’auberge où j’ai logé et cette superbe seigneurie devenue gîte – une chose est sûre : c’est loin d’être ma dernière visite!

France Jodoin