jeudi 14 juillet 2011

Blogueur-invité : Sébastien Duval, animateur

La thématique du dépaysement, pour la Rencontre photographique de cette année au Centre d’art de Kamouraska, est, à mon avis, plus que réussie. Les clichés rapportés d’Haïti par les photojournalistes sont bouleversants. Cette réalité, traduite en image imprimée, est parfois difficile à concevoir. Il est difficile de penser que les gens mis en scène dans ces photographies ne sont pas des acteurs, que le sang n’est pas du maquillage, que ce corps qui semble inerte sur le bord de la route n’abrite réellement plus aucune vie. Je porte beaucoup d’admiration pour ces photographes, qui possèdent un sens de la composition exceptionnel, ainsi qu’un don pour communiquer la détresse qu’ont vécue les Haïtiens après le séisme du 12 janvier 2010. Il faut sûrement beaucoup de courage pour affronter le chaos et une force de caractère exemplaire pour ne pas se laisser abattre, au milieu du malheur.

Monter l’interminable escalier qui mène au deuxième étage de cet ancien palais de justice est comparable à prendre un billet d’avion pour traverser l’océan. J’aime les couleurs de l’Inde présentées dans les portraits réalisés par François Desaulniers. Au fil des jours, je me suis attaché de plus en plus à cette petite fille au regard perçant qui tient un bidon d’essence d’un bleu aussi éclatant que son iris et à la sérénité qui se dégage de ces hommes accroupis au bord des rails du chemin de fer. Par les fenêtres du deuxième étage, la vue que l’on a du village de Kamouraska, du fleuve et des montagnes, n’est qu’un parfait complément aux couleurs de l’Inde.

Finalement, j’adore les cinq grandes photographies réalisées par Jean-François Gratton. Le contraste de couleurs complémentaires, fort contraste entre le bleu du ciel et l’orangé du sable de la savane de la Tanzanie, est saisissant. Les textures, ainsi que le contraste de luminosité qui apporte beaucoup de profondeur, sans compter la présence du mouvement, font de ces photographies de splendides œuvres d’art. Bref, elles sont un joli prétexte à utiliser mon vocabulaire du dimanche à propos du langage visuel, notions théoriques que j’ai apprises à l’école.

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