Kamouraska : un nom et un lieu qui me vont droit au coeur
Je suis venue pour la première fois à Kamouraska l’été dernier avec une amie. Une fois les bagages déposés à l’auberge, je suis descendue au bord du fleuve. Je suis restée là je ne sais plus combien de temps. Il n’y avait plus que le fleuve et moi. Un moment de grâce. Plus tard dans la journée, je me suis arrêtée au Centre d’art où j’ai visité les expositions en cours. J’ai beaucoup aimé la disposition des lieux, la façon dont les œuvres étaient mises en valeur et je me suis dit en sortant que j’adorerais voir mes tableaux exposés ici, au bord du fleuve.
Il faut dire que l’eau
est un élément qui prédomine dans mon travail. C’est très étrange parce que
j’en ai une peur morbide depuis un accident survenu quand j’avais cinq ans, où
j’ai failli me noyer. Je ne nage pas bien et si je me trouve dans l’eau, je
dois absolument pouvoir toucher le fond et le bord de la piscine, de la rive ou
du quai en un rien de temps. Et je peins des marines!!!! En fait, mon travail
est davantage une exploration de l’espace et de la lumière que la
représentation de lieux géographiques précis. Je ne cherche pas à donner un
sens aux images que je crée, je préfère laisser au spectateur toute latitude à
cet égard. À lui de créer un narratif, à lui de créer une histoire en laissant
son imagination ou son imaginaire le guider.
Je me rappelle très
bien le jour où les bateaux sont apparus dans mes tableaux. La palette à
peindre a glissé sur la toile et une voile blanche, à peine esquissée à vrai
dire, s’est imposée. J’adore les « accidents » de ce genre, en fait
je les invite dans mon travail. Ils me sont infiniment précieux.
Je n’oublierai jamais
cette exposition au Centre d’art de Kamouraska. L’accueil chaleureux qu’on m’a réservé, le sourire des gens
et les commentaires des visiteurs le soir du vernissage m’ont profondément
touchée. Encore une fois merci de m’avoir donné l’occasion d’exposer mon
travail à Kamouraska. En y venant, j’ai fait de splendides découvertes – la
chocolaterie, la boulangerie, la poissonnerie, l’auberge où j’ai logé et cette
superbe seigneurie devenue gîte – une chose est sûre : c’est loin d’être
ma dernière visite!
France Jodoin
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